Du pétrole de l'Ouest canadien passera par Mirabel
5 octobre 2012 | 16h43
ARGENT
Le transporteur de pétrole Enbridge, qui opère déjà la ligne 9, un oléoduc traversant le sud du Québec veut inverser le sens du pétrole de l'Ouest canadien vers le Québec.
Nathalie Vigneault
Agence QMI
Le transporteur de pétrole Enbridge, qui opère déjà la ligne 9, un oléoduc traversant le sud du Québec et qui passe notamment par Mirabel, veut inverser le sens du pétrole de l'Ouest canadien vers le Québec. Le tout est prévu pour le printemps 2014.
Une consultation publique tenue au complexe Val-d'Espoir à Saint-Janvier mercredi a attiré 17 personnes. Cette rencontre publique était la deuxième et dernière qui avait lieu au Québec. La première avait eu lieu à Montréal la veille et 35 personnes y ont assisté.
L'objectif de ces consultations était de connaître les commentaires et de répondre à toutes les questions des résidents du secteur. « Une lettre d'invitation a été envoyée à toutes les adresses du secteur touché », a indiqué Denis Leblanc, coordonnateur des opérations de Montréal à Kingston.
Techniquement, les travaux qui seront effectués ne sont pas majeurs, puisqu'il ne s'agit que d'inverser le flot du pétrole de l'ouest vers l'est, plutôt que de l'est vers l'ouest comme c'est le cas depuis les années '90.
Le fait est qu'au lieu d'acheter du pétrole étranger qui arrive par le fleuve Saint-Laurent, les raffineries achèteraient le pétrole canadien, y compris celui provenant des sables bitumineux, économisant ainsi 1,5 milliard $ par année, estime-t-on. Selon les informations d'Enbridge, « le prix du baril de pétrole brut canadien est d'environ 20 $ de moins que le brut étranger ».
« L'initiative d'accès aux raffineries canadiennes d'Enbridge est une solution possible pour rendre les règles du jeu plus équitables pour les raffineries canadiennes afin d'assurer leur viabilité à long terme et de préserver des emplois », lit-on dans un document de présentation du projet.
Un déversement à Mirabel
Depuis la construction de l'oléoduc en 1976, un seul déversement a eu lieu à Mirabel dans le rang St-Joachim, en 1988.
« À cause du gel et du dégel, une roche avait endommagé le tuyau, a expliqué M. Leblanc. Aujourd'hui, la technologie permet d'éviter ce genre de problème. Aux trois à cinq ans ou au besoin, un dispositif qui analyse la surface du tuyau passe à travers. Il détecte toute anomalie avant qu'elle ne s'aggrave», a expliqué le coordonnateur.
À l'aide de cartes, de panneaux explicatifs et de vidéos, le personnel d'Enbridge a expliqué aux visiteurs combien l'oléoduc est sécuritaire.
« C'est en fait le système le plus sécuritaire de transport du pétrole brut actuellement. La servitude est aussi patrouillée à la marche et en hélicoptère régulièrement », a assuré M. Leblanc.
Le pipeline fait 831 km de long, entre Sarnia en Ontario et Montréal, passant par Terrebonne, Sainte-Anne-des-Plaines, Mirabel, Saint-Benoît, généralement à travers des terres privées.
Le tuyau est enfoui à trois pieds dans le sol. Le pétrole circule à une vitesse de 1300 m3 à l'heure. Le volume transporté est de 240 000 tonnes par année et pourrait passer à 300 000 avec ce projet d'inversion.
Le projet « Trail breaker » est mort
À propos de la possibilité que l'oléoduc soit allongé pour desservir les états de l'Est américain, le porte-parole d'Enbridge signale qu'il n'y a rien de tel en vue.
« Ce qu'on me dit ici à l'interne, c'est que le projet « Trail Breaker » est mort. Il n'était pas rentable », a indiqué Ken Hall, directeur relations communautaires de Enbridge. Ce projet, qui date de 2008, visait à ajouter un oléoduc jusque dans l'est des États-Unis.
La compagnie a plutôt opté pour développer des oléoducs qui passeraient de l'Ouest canadien vers les États-Unis directement, puis jusqu'aux états plus à l'est. « Il n'est pas question que le pétrole destiné aux États-Unis passe par Montréal », a indiqué M. Hall.
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