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Publié le 27 octobre 2012 à 05h00 | Mis à jour le 27 octobre 2012 à 05h00
Le PQ renie un engagement électoral
Le projet d'inversion inquiète nombre de citoyens et d'administrations municipales. Ils craignent que l'âge de l'oléoduc concerné, construit en 1950, et le type de pétrole transporté (hautement corrosif) ne mène à des fuites et à des déversements. Plusieurs puits privés, sources d'eau potable des municipalités et zones environnementales fragiles se trouvent à proximité de l'oléoduc, font-ils valoir.
(Granby) Le gouvernement péquiste ne mandatera pas le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) pour examiner le projet de Pipe-Lines Montréal d'inverser le sens d'écoulement de son oléoduc reliant Montréal et Portland. Il renie ainsi l'engagement pris par quatre de ses candidats à la dernière élection.
«Ce sont des infrastructures qui sont déjà existantes. On ne peut pas faire grand-chose là-dessus; c'est un dossier de juridiction fédérale», a indiqué Danielle Rioux, attachée de presse du ministre responsable du BAPE, Daniel Breton. «La sécurité de ces installations, malheureusement, c'est le fédéral qui s'en occupe.»
Le 14 août dernier, alors en pleine campagne électorale, les candidats du Parti québécois Scott Mackay (circonscription de Repentigny), Marie Bouillé (Iberville), Richard Leclerc (Brome-Missisquoi) et Michel Breton (Orford) ont affirmé en conférence de presse qu'un gouvernement mené par le PQ demanderait au BAPE d'étudier le projet de PLM. À cette occasion, M. Scott, alors critique de l'opposition en matière d'environnement, reconnaissait que le projet tombait sous la juridiction du gouvernement fédéral et que Québec ne pouvait le bloquer, mais jugeait important que le BAPE évalue les impacts sur l'environnement des risques d'exporter du pétrole des sables bitumineux provenant de l'Alberta vers les États-Unis. «Le PQ s'engage à se tenir debout devant Ottawa. On va défendre les intérêts des Québécois quoi qu'il advienne», avait-il soutenu.
En entrevue à La Voix de l'Est hier, Mme Rioux a dit ignorer que les quatre candidats s'étaient ainsi engagés auprès des électeurs. «Cet engagement-là, on n'était pas au courant qu'il a été pris», a-t-elle dit. «Peut-être est-ce dans le programme de la région. On est en train de vérifier.»
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(Granby) Des acteurs de la région opposés au projet d'inversion du flux de pétrole du pipeline entre Montréal et Portland prient le Parti québécois de respecter ses engagements. Ne pas aller de l'avant avec la promesse d'une intervention rapide du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) dans le dossier constituerait une grave erreur, disent-ils.
«L'engagement était très clair en août. Le Parti québécois s'est engagé à faire un BAPE. Depuis le début, il y a plusieurs années, le Parti québécois est là et nous supporte. Si le PQ nous laissait tomber, ça serait un grand pas en arrière», affirme le maire de Dunham, Jean-Guy Demers.
Pour le premier magistrat de la ville, il est incompréhensible d'apprendre que le dossier du pipeline n'est pas une priorité nationale pour le Parti québécois. «S'il y avait un déversement à Dunham, avant que l'entreprise ferme les vannes, ça prendrait 4 heures et on se ramasserait avec de l'huile dans la Yamaska. Il n'y aurait plus d'eau potable pour Cowansville et ça se ramasserait jusqu'à Montréal. Ça serait une catastrophe nationale, pas juste régionale», affirme-t-il.
Selon M. Demers, le ministre de l'Environnement doit impérativement mobiliser le BAPE dans le dossier, même si le projet d'inversion de sens du pipeline semble être sur la glace. «Il faut avoir un pas en avant d'eux», insiste-t-il en faisant référence à l'entreprise Pipe-Lines Montréal.
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