Oléoduc: St-Césaire réclame une étude du BAPE
Le mouvement d’opposition face à l’inversion du flux du pétrole de Pipe-Lines Montréal Limitée (PLML) s’étend à Saint-Césaire. Préoccupé par les risques environnementaux de ce projet pétrolier reliant Montréal-Est à Portland, au Maine, le maire Guy Benjamin demande une étude du Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
«S’il arrivait un dégât, ça serait catastrophique à Saint-Césaire. Actuellement, on se sent impuissant», a indiqué le maire Guy Benjamin. L’élu a fait cette déclaration devant une trentaine de citoyens lors de la soirée d’information sur le projet d’inversion du pipeline Montréal-Portland tenue à l’hôtel de ville de Saint-Césaire, hier soir.
Le projet de PLML consiste à inverser l’écoulement du pétrole de l’oléoduc afin d’acheminer du pétrole brut (sables bitumineux de l’Alberta) vers Portland, au Maine. Un premier pas dans la réalisation du projetTrailbreaker élaboré par la compagnieEnbridge qui désire alimenter des raffineries du Texas à partir des sables bitumineux canadiens.
Construit au début des années 50, l’oléoduc traverse 15 municipalités, dont Sainte-Angèle-de-Monnoir, Saint-Césaire, Farnham, Cowansville, Dunham et Sutton.
La Ville de Saint-Césaire aurait tenté d’obtenir des garanties du côté de la direction de PLML, mais en vain. Les questions de sécurité environnementale en regard à une éventuelle inversion du flot de pétrole seraient restées sans réponses, soutient le maire Guy Benjamin. L’entreprise aurait simplement laissé savoir qu’aucun problème ne serait survenu antérieurement.
On se rappellera que le 10 novembre 1999, un déversement de 45 000 litres de pétrole brut est survenu à la station de pompage de Saint-Césaire appartenant à PLML. Selon des rapports obtenus par le Comité pour l’environnement de Dunham (CED), une partie du pétrole déversé (36 000 litres) a été récupérée. Le hic? Les puits d’alimentation en eau potable de la Ville sont à un kilomètre de la station de pompage, dont l’un se trouve à 500 mètres des installations de PLML.
«La Ville est très au fait et on demande un BAPE», a lancé le maire de Saint-Césaire.
Présente à la rencontre, la députée péquiste d’Iberville, Marie Bouillé, s’est dite favorable à une audition du BAPE pour faire toute la lumière dans ce dossier.
«Je veux des audiences et je veux qu’il (BAPE) vienne sur le terrain dans les municipalités concernées», a affirmé la parlementaire. «Ce qu’on ne sait pas, c’est les réels risques de l’inversion. On a seulement des hypothèses. Avec le BAPE, les risques, les avantages, les pour et les contre du projet nous seraient présentés», a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, Marie Bouillé a promis d’aborder le dossier de la compagnie PLML à son collègue Daniel Breton, ministre de l’Environnement, dans les prochains jours. «Il va avoir de la petite visite et une discussion avec Marie Bouillée», a mentionné la députée.
D’après le CED, les citoyens de Saint-Césaire et ceux des municipalités traversées par l’oléoduc ont raison de s’inquiéter des risques de l’inversion. «Leurs installations (à la PLML) sont loin d’être prêtes pour l’inversion. Plus on fouille, plus on croit qu’il faut des audiences du BAPE», mentionne Jean-Pierre Gravel, du Comité pour l’environnement de Dunham.
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