Poste de pompage de Pipe-lines Portland Montréal
Depuis deux ans, la municipalité du Canton de Potton exerce des pressions afin que Pipe-lines Portland Montréal resserre les mesures de sécurité pour sa station de pompage située à Highwater. Dans une résolution adoptée par le conseil municipal le 6 février dernier, elle exige que l’entreprise refasse ses devoirs.
Environnement du Québec , Comité pour l’environnement de Dunham , Canton de Potton , Highwater , Rivière Missisquoi
Alain Bérubé-Le Guide de Cowansville-édition du 15 février 2012
Les mesures correctives apportées l’an dernier par Pipe-lines Portland Montréal, à la suite d’une inspection de l’Office national de l’énergie, ne suffisent pas à rassurer le Canton de Potton. La municipalité mentionne que ces travaux de confinement se limitent à une capacité d’environ 300 barils.
«Selon des calculs experts, une fuite de 30 minutes au tuyau de 24 pouces, avec un débit décroissant, pourrait déverser 5000 barils avant que les valves ne soient complètement fermées», peut-on lire dans la résolution, qui ajoute que pour le tuyau de 18 pouces, la quantité déversée serait de 2750 barils.
Les fuites d’huile observées près des transformateurs électriques sont, selon le maire Jacques Marcoux, une source d’inquiétude importante.
«Ce qui prime avant tout, c’est la sécurité des citoyens et la sauvegarde de l’environnement. Nous demandons donc à l’Office national de l’énergie d’aménager un bassin de rétention adéquat au poste de pompage de Highwater, afin de protéger la rivière Missisquoi», déclare-t-il.
Le maire Marcoux précise que la résolution a également été acheminée aux ministères de l’Environnement du Québec et du Canada, de même qu’aux députés de Brome-Missisquoi, Pierre Jacob et Pierre Paradis.
«Il faut que nos élus bougent rapidement dans ce dossier. Ça concerne tout le monde», déclare-t-il.
Réactions favorables
Deux membres du Comité pour l’environnement de Dunham, soit le président Jean Binette et Jean-Pierre Gravel, un citoyen de Potton, se montrent ravis face à l’initiative du conseil de ville.
«Des écoulements de pétrole représenteraient une menace importante à la nappe phréatique. Il ne faut pas oublier que le sol, au poste de pompage, est perméable. Pipe-lines Portland Montréal a réagi mollement aux demandes de l’Office national de l’énergie. Et on attend encore des nouvelles du plan que devait soumettre la compagnie, afin de prévenir les déversements de pétrole en dehors des stations de Saint-Césaire et de Highwater», note M. Binette.
M. Gravel insiste de son côté sur la pertinence de contrôler le bruit qui émane des pompes du poste de pompage de Highwater. La résolution du Canton de Potton demande un niveau sonore, à la limite de la propriété, qui ne dépasse pas 40 décibels la nuit et 45 décibels le jour.
«La compagnie a tenté de contourner la réglementation municipale, en citant les normes provinciales. On a moins parlé de cette problématique dans les médias, mais si les problèmes de bruit persistent, ce serait un frein important au développement de notre secteur. Environ 60 propriétés actuelles pourraient ne pas être revendues ou reprises d’ici les 25 prochaines années, ce qui représente une valeur potentielle de 30M $», clame-t-il.
Tous deux craignent par ailleurs l’utilisation par l’entreprise du condensat, qui sert de diluant au bitume, afin de favoriser le transport du pétrole et acheminé en Alberta.
«C’est à la fois très abrasif et toxique. Si Pipe-lines Portland Montréal obtient le droit d’inverser le flux de pétrole vers les États-Unis, imaginez quels dommages ça peut causer. Nous demeurons vigilants», témoigne M. Binette.
La direction de Pipe-lines Portland Montréal a refusé de commenter, préférant attendre d’autres développements.
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