La compagnie a entrepris des travaux pour excaver le sol où se trouvent les transformateurs, confirme Émile Grieco, directeur régional Estrie-Montérégie au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs. Le MDDEP a demandé à la compagnie de stopper les travaux et de faire analyser des échantillons de terre par une firme reconnue. Montréal Pipe-Line a jusqu'à aujourd'hui pour transmettre les résultats au Ministère, a dit M. Grieco.
La contamination ne semble pas importante, a toutefois expliqué M. Grieco. «À première vue, ça ne semble pas s'être répandu beaucoup.»
C'est un résidant du Canton de Potton qui a avisé le MDDEP, le 12 septembre, que des travaux d'excavation étaient en cours sur les terrains de Montréal Pipe-Line, a indiqué M. Grieco. Un inspecteur du MDDEP s'est rendu sur place le lendemain, mais n'a pu entrer sur le site entouré de clôtures, a-t-il ajouté. Un avis d'infraction pourrait être donné à la compagnie parce qu'elle n'a pas avisé le MDDEP des fuites d'huile et parce qu'elle a procédé à des excavations sans autorisation.
Pour les membres du comité d'environnement de Dunham, les fuites des transformateurs de Montréal Pipe-Line tendent à démontrer que la compagnie ne se soucie pas assez de l'aspect sécurité. «C'est un bon exemple qu'ils n'entretiennent pas leurs équipements correctement, signale Jean Binette. Ça fait des années que c'est comme ça.»
«S'ils négligent leurs transformateurs, des équipements qu'on peut voir, dans quel état sont ses tuyaux dans le sol?», s'interroge de son côté Jean-Pierre Gravel.
C'est le comité d'environnement de Dunham, le 5 mai dernier, qui a avisé des ingénieurs de l'Office national de l'énergie que les transformateurs de la station de pompage de Highwater de Montréal Pipe-Lines fuyaient. L'ONÉ en a ensuite informé la compagnie. «C'était assez évident, se rappelle M. Gravel. Le sol était tacheté juste en dessous. Je me demande comment les gens de l'Office national de l'énergie ne l'ont pas vu quand ils sont passés la veille.»
Le 23 août dernier, lors d'une autre rencontre avec des employés de l'ONÉ, les représentants du comité d'environnement de Dunham ont voulu savoir si les transformateurs de la compagnie contenaient des BPC.
«Ils ont posé la question à Montréal Pipe-Line qui a dit que non», a expliqué M. Binette. Il a été surpris d'apprendre que l'ONÉ n'a pas demandé à la compagnie de preuve, à savoir une sorte de certification. «C'est bien certain qu'elle n'allait pas dire que les transformateurs en renfermaient. Pourquoi ne pas avoir vérifié?»
À l'ONÉ, on assure avoir demandé une preuve que les transformateurs ne contiennent pas de BPC au-delà des normes permises, a dit Carole Léger-Kubeczek, responsable des communications de l'organisme.
Bassins de rétention
Par ailleurs, l'ONÉ vient de recevoir la réponse de Montréal Pipe-Line quant aux mesures qu'elle entend prendre pour réduire les risques de déversement de pétrole à ses deux stations de pompage au Québec, celles de Highwater et de Saint-Césaire. En mai dernier, à la suite d'une inspection de ses installations, l'ONÉ faisait remarquer à l'entreprise que rien à ses deux stations de pompage ne permettait de capter le pétrole en cas de bris. L'organisme fédéral chargé de la surveillance des entreprises productrices d'énergie au Canada avait alors donné jusqu'au 31 août à la compagnie pour suggérer des solutions pour régler ce problème. L'entreprise a demandé une prolongation de 20 jours pour produire sa réponse.
La direction de l'ONÉ n'a pas voulu dévoiler les solutions proposées par Montréal Pipe-Line. «Nous allons analyser la réponse de la compagnie», s'est limitée à dire Mme Léger-Kubeczek.
Le directeur de l'exploitation de Montréal Pipe-Line, Guy Robitaille, n'a pas rappelé La Voix de l'Est.