Lettre d'opinion de Jesourisvert du 11 novembre 2011
Le projet pipelinier controversé Keystone XL vient de subir un échec médiatique, avec la décision du Département d'État américain de demander un nouveau tracé pour éviter tout risque de contamination d'une zone naturelle écologique protégée. Cette belle victoire de plusieurs groupes de citoyens et d'environnementalistes américains met-elle en danger une partie du Québec?! Il est bon de rappeler que depuis 2008, un autre projet pipelinier, nommé Trailbreaker, demeure le concurrent direct du projet Keystone XL, dans l'objectif de relier l'Alberta à la côte Est américaine.
Parallèlement au contre temps du projet de Transcanada, imposé par une administration Obama soucieuse des résultats électoraux de 2012, la compagnie pipelinière Montréal Pipes-Lines Ltée (MPL) présentait une requête de rejet, sur une décision juridique du Tribunal administratif du Québec (TAQ), auprès de la Cour d'appel du Québec. Le but véritable de cette requête est de maintenir une autorisation de la commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour continuer le processus de construire une station de pompage pétrolière en pleine campagne à Dunham. Ce projet est directement lié à Trailbreaker pour le passage de pétrole bitumineux albertain par le Québec, en passant par Montréal vers le port pétrolier de Portland dans le Maine.
Montréal Pipe-Lines cherche à garder ce contrat retardé depuis 2008 par des citoyens des cantons-de-l'Est, en voulant casser le jugement du TAQ qui lui imposerait une obligation de présenter en bonne et due forme un nouveau dossier sécuritaire. Face au mutisme des pétrolières, des citoyens défendre leur droit de savoir pour dénoncer la vraie problématique du risque réel d'une pollution et d'une contamination de zones aquifères et naturelles québécoises. Trailbreaker avance discrètement mais sûrement vers sa réalisation, soit le transport du même sable bitumineux tant décrié aux États-Unis? Savez-vous que Suncor, propriétaire de la dernière raffinerie de Montréal, a déjà négocié avec la pipelinière controversée canadienne Enbridge inc une inversion de son oléoduc ligne 9 entre Sarnia (Ontario) et sa raffinerie montréalaise dans ce but.
Quelle contradiction environnementale avec nos voisins américains qui réussissent à changer un projet de construction d'un oléoduc neuf et moderne, alors qu'au Québec on parle peu d'un vieux pipeline construit en 1950 toujours fonctionnel. Que penser de ce tuyau qui vient d'être nettoyer et vider à l'azote, en prévision officieuse «d'un nouveau marché indéfini». Que doit-on penser quand Suncor déclare avoir un «plan B» de transfert vers la côte Est, après le retard infligé à Keystone XL. Beaucoup de compagnies pétrolières européennes poussent au développement de nouveaux gisements pétrolifères en Alberta, pour contrôler la pression énergétique et la concurrence constante d'une Chine industrielle et bien financée. Alors, entre un futur Keystone XL neuf passant aux États ou un oléoduc datant de 1950 au Québec, lequel est le véritable danger à contre carrer en priorité pour l'Environnement ?!
Jesourisvert-Laurent Busseau
co-fondateur du CEDunham
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire