jeudi 20 janvier 2011

Retro-info : La vision économique de Total au Canada

Total à la défense des sables bitumineux
Publié le 15 septembre 2010 à 05h00 Mis à jour le 15 septembre 2010 à 05h00
source web: http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/energie-et-ressources/201009/14/01-4315581-total-a-la-defense-des-sables-bitumineux.php
Caroline Rodgers, collaboration spéciale
La Presse
De passage à Montréal pour le Congrès mondial de l'énergie, les dirigeants du géant pétrolier Total profitent de l'occasion pour tenter de redorer la réputation environnementale des sables bitumineux. Une industrie qu'ils considèrent avec intérêt, puisque l'entreprise développera des projets importants en Alberta au cours des prochaines années.
La Presse a rencontré Jean-Michel Gires, président et chef de la direction de Total E&P Canada.
Q. Vous profitez de votre visite à Montréal cette semaine pour présenter une conférence sous le thème «Comment exploiter les sables bitumineux dans le respect l'environnement». Pourquoi cette opération de relations publiques?
R. Dans ce titre, ne voyez pas l'idée que l'impact environnemental puisse être réduit à zéro. Ce n'est le cas d'aucun projet industriel et certainement pas des projets pétroliers. Mais nous jugeons qu'il y a des propos excessifs dans la campagne contre les sables bitumineux, lorsque l'on dit qu'il faut les arrêter, que l'impact est monstrueux et que c'est un crime climatique. Il y a un besoin de mieux expliquer comment se passe l'exploitation aujourd'hui, et comment nous travaillons à réduire ces impacts.
Q. Connaissant les impacts importants de cette industrie, comment pouvez-vous parler de respect de l'environnement?
R. Nous pensons que l'état des lieux n'est pas celui que l'on évoque et qu'on en fait une caricature. Quand on parle, par exemple, de crime climatique. Le bilan 2008 d'émissions des sables bitumineux pour l'Alberta a été de 35 millions de tonnes de CO2 équivalent. Cela représente un peu moins de 5% des émissions canadiennes, et 1 pour mille des émissions mondiales. C'est moins que les émissions de n'importe quel état américain utilisant le charbon pour produire son électricité. De plus, nos prochains projets intègreront de nouvelles technologies permettant d'améliorer la performance environnementale globale de l'exploitation.
Q. Que faites-vous, concrètement, pour réduire l'empreinte écologique des sables bitumineux?
R. Concernant l'utilisation de l'eau, nous développons des procédés permettant de réduire la taille des mares de décantation servant à stocker l'eau usée, et de réduire le temps de stockage. Nous avons mis au point un procédé permettant de réduire la quantité d'effluents liquides résultant de notre procédé de fabrication. Nous tentons aussi d'accélérer le recyclage de l'eau pour avoir moins besoin de pomper dans la rivière Athabasca.
Pour la réhabilitation des terrains où il a fallu enlever les écosystèmes afin d'accéder au minerai, notre objectif est de les reconstituer tout au long de la période d'exploitation, afin que cette reconstitution en soit rendue aux deux tiers une fois l'exploitation terminée. Ensuite, il faut terminer la réhabilitation dans les sept années suivantes pour rendre les terrains à la forêt boréale.
Pour les émissions de carbone, nous améliorons progressivement notre niveau de performance énergétique. En parallèle, nous avons lancé un projet pilote qui donne des résultats encourageants pour le captage et le stockage du carbone. Il nous reste à travailler sur la réduction des coûts car ces techniques sont encore trop coûteuses pour être mises en oeuvre à grande échelle.
Q. Quels sont vos projets de développement des sables bitumineux pour les prochaines années en Alberta?
R. Présentement, nous détenons 50% dans le projet Surmont, conjointement avec ConocoPhillips, qui produit 23 000 barils par jour. Nous venons d'approuver une phase deux qui produira 110 000 barils par jour en 2015, un objectif ambitieux et notre premier grand projet canadien. Nous avons aussi le projet Joslyn North qui fait l'objet d'audiences publiques et sera lancé au début 2012 pour une production en 2017.
Par ailleurs, Total est en train d'acquérir la société UTS pour développer le projet Fort Hills, en Athabasca, avec Suncor.
Q. Le gouvernement américain fait l'objet de pressions pour limiter ses importations de pétrole issu des sables bitumineux. Cela vous préoccupe-t-il?
R. Il faut distinguer le court terme, qui est la préparation des prochaines élections, et le long terme. Ce long terme, c'est que le pétrole canadien est une source d'énergie fiable et proche. Ce qui est en cause, c'est l'approvisionnement des États-Unis, la possibilité de le faire par pipeline, et d'assurer la sécurité de ces pipelines. Nous sommes convaincus qu'au-delà des contingences immédiates de l'actualité politique américaine, ces problèmes seront résolus.
*Power Corporation, propriétaire de La Presse, détient un intérêt financier minoritaire dans Total

JESOURISVERT rappelle que Paul Desmarais Junior fait parti du Conseil d'administration de Total

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