Pipeline Keystone XL : l'industrie pétrolière albertaine dispose d'autres options
Mise à jour le mercredi 8 juin 2011 à 12 h 50 HAE
Photo: La Presse Canadienne /AP/Grand Forks Herald/Eric Hylden Des tuyaux du premier projet de pipeline Keystone arrivent à Milton, au Dakota du Nord (archives) |
Rappelons que la construction du pipeline de TransCanada doit être approuvée d'ici la fin de l'année par les États-Unis. Le projet, évalué à 7 milliards de dollars américains, compte de nombreux opposants, notamment du côté des environnementalistes. Ils craignent que la construction du pipeline se fasse sans tenir compte des impacts de l'intensification de l'extraction des sables bitumineux sur les changements climatiques.
Pour l'industrie, ce projet comporte plusieurs avantages, le plus important étant de doubler les exportations de pétrole brut de l'Alberta vers les États-Unis. Le nouveau pipeline se rendrait jusqu'à Houston et Port Arthur, où le pétrole brut pourrait se vendre plus cher qu'en Oklahoma, la destination finale du pipeline existant, en raison d'une concurrence plus forte dans cet État situé au nord du Texas. Cliquez ici pour voir le tracé du futur pipeline.
Tout ce débat environnemental, qui dépasse le cadre du pipeline, comporte une certaine touche d'ironie, estime le quotidien new-yorkais, dans la mesure où peu importe la décision américaine, le pétrole brut extrait des sables bitumineux albertains pourra être acheminé à ses acheteurs, qu'ils soient aux États-Unis ou ailleurs.
L'option ferroviaire pourra notamment être envisagée. L'expérience a été concluante pour le Canadien National et le transporteur pétrolier Altex Energy, qui envoient par train du pétrole brut vers le golfe du Mexique en empruntant les voies situées le long de la côte ouest. Bien que le transport par wagon est plus cher, il n'est soumis à aucune réglementation américaine. « C'est comme transporter des céréales », explique Glenn Perry, président d'Altex Energy.
Les raffineries américaines pourront aussi être approvisionnées avec une combinaison de pipelines existants entre l'Alberta et des villes portuaires britanno-colombiennes, et de transport par bateau. Les entreprises Kinder Morgan et Enbridge possèdent ce type de pipeline, bien que cette dernière a fait les manchettes l'été dernier en raison d'undéversement de pétrole au Michigan. L'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire favorable à l'industrie pétrolière n'est pas négligeable, juge le New York Times.
Bien que l'appétit des États-Unis pour le pétrole albertain se maintient, l'Alberta reluque le marché chinois, où la demande énergétique connaît une croissance fulgurante. Le ministre albertain de l'Énergie, Ronald Liepert, prévoit d'ailleurs « que, à un moment donné, la Chine se procura toutes les gouttes de pétrole que le Canada produira ». Dans cette éventualité, les pipelines canadiens seront utilisés pour transporter l'or noir albertain vers la Colombie-Britannique, d'où il sera chargé sur des bateaux qui navigueront vers l'Empire du Milieu.
Tracé existant et tracé projeté du pipeline
Photo: TransCanada |
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