Suncor: pas de retour en Libye tant que Kadhafi est au pouvoir
(modifié le 14-06-2011 à 17:13)
. les affaires.com . 14-06-2011Suncor Énergie (TSX:SU) ne reprendra pas l'exploitation de ses installations en Libye tant que le dictateur Mouammar Kadhafi n'aura pas quitté le pouvoir, a indiqué mardi le grand patron du géant pétrolier albertain.
"Nous attendons de voir comment tout cela se résoudra", a déclaré Rick George à l'issue d'un discours prononcé à la tribune du Cercle canadien de Montréal.
M. George a précisé que l'entreprise pourrait annoncer dès le mois prochain une radiation partielle ou totale de la valeur de ses actifs libyens, dont elle a hérité lors de l'acquisition de Petro-Canada, en 2009.
Les activités de Suncor dans le pays d'Afrique du Nord sont interrompues depuis le début du soulèvement populaire, en février. Des troupes de l'OTAN, dont font partie des soldats canadiens, bombardent la Libye depuis le mois de mars. La mission doit se poursuivre au moins jusqu'à la fin septembre.
Suncor ne ressent toutefois pas les contrecoups de la révolte populaire en Syrie, dont la répression par les autorités a fait des centaines de morts. L'entreprise y extrait du gaz naturel depuis l'an dernier.
"La production en Syrie se poursuit comme d'habitude", a indiqué M. George.
Raffinerie de Montréal-Est
Le dirigeant a par ailleurs assuré mardi que la raffinerie de Suncor à Montréal-Est constituait "une partie très importante" de l'entreprise, tout en précisant que l'inversion du flot de l'oléoduc Montréal-Portland était "cruciale" pour pérenniser les installations.
Le projet, qui vise à faire traiter par la raffinerie montréalaise du pétrole issu des sables bitumineux albertains plutôt que du brut importé d'outre-mer, suscite de vives critiques.
L'avenir de la raffinerie suscite l'inquiétude depuis que Shell a fermé la sienne l'an dernier. Les deux usines partageaient les coûts d'entretien de l'oléoduc Montréal-Portland.
"Nous avons trouvé des solutions à cela, a commenté Rick George. Ce n'est pas un problème insurmontable."
Celui-ci s'est cependant montré préoccupé par la hausse importante des coûts de main-d'oeuvre qui se profile en Alberta.
"C'est un problème auquel nous ferons face à partir de 2012", a-t-il prédit.
Dans son discours, M. George a reconnu que les "préoccupations" à l'égard de l'impact environnemental de l'exploitation des sables bitumineux étaient "légitimes". Il a toutefois soutenu que Suncor effectuait des investissements importants pour réduire les effets négatifs de ses activités.
La compagnie dépensera notamment 1,2 milliard $ au cours des deux prochaines années afin de réduire la quantité de résidus découlant de la production de pétrole. Et depuis 1990, la quantité de dioxyde de carbone émise pour chaque baril de pétrole produit a diminué de 30 pour cent.
Suncor prévoit avoir investi 750 millions $, d'ici 2012, dans le développement de sources d'énergie renouvelable. L'entreprise rappelle néanmoins que selon les experts, le monde ne pourra pas se passer des hydrocarbures avant plusieurs décennies.
Et comme 80 pour cent des réserves restantes de brut dit "classique" appartiennent à des entreprises étatisées, souvent dans des pays politiquement instables, les sables pétrolifères "constituent une source d'énergie de plus en plus attrayante", a estimé Rick George.
L'industrie s'attend à ce que la production tirée des sables de l'Ouest canadien atteigne 3 millions de barils par jour en 2020, soit plus du double des 1,2 million de barils extraits en 2007.
Le pdg a enfin tenu à souligner que les transactions commerciales de Suncor avec les entreprises québécoises s'élevaient à 400 millions $ par année. La pétrolière compte plus de 500 employés dans la province.
L'action de Suncor a clôturé à 38,39 $ mardi, en hausse de 2,1 pour cent, à la Bourse de Toronto.
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