vendredi 12 février 2010

Line Beauchamp prend partie pour le sable bitumineux

Beauchamp salue les entreprises désireuses de profiter des sables bitumineux

Par Martin Ouellet, LA PRESSE CANADIENNE

à 18h04 HAE, le 12 février 2010.

QUEBÉC - Loin de s'indigner, la ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, salue les entreprises québécoises désireuses de profiter de l'exploitation des sables bitumineux en Alberta.

"On n'est pas pour se priver d'un marché où il y a de l'argent", a dit vendredi à La Presse Canadienne, Dave Leclerc, l'attaché de presse de la ministre de l'Environnement.

Line Beauchamp. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz

"Et puis, on s'en va là pour offrir des technologies vertes", a-t-il ajouté.

Le gouvernement Charest invite en effet les entrepreneurs québécois à prendre part à une mission économique qui se déroulera à Edmonton du 22 au 25 mars.

L'objectif de la visite est de permettre aux entreprises du Québec de se tailler une place dans le marché énergétique albertain.

La reprise des projets de développement des sables bitumeux offre des occasions d'affaires à saisir, peut-on lire sur la page web du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

"Au cours des 10 prochaines années, des pétrolières comme Suncor, EnCana et l'Imperial prévoient consacrer 200 milliards de dollars à des projets d'investissement, de maintenance, de remise en état des infrastructures et de 'verdissement' des sables bitumineux", indique la page de présentation de la mission.

Pour l'opposition péquiste, cette mission commerciale du Québec dans la province de l'or noir illustre "l'incohérence" du gouvernement Charest en matière environnementale.

"Le gouvernement parle des deux côtés de la bouche. D'un côté, on veut respecter les objectifs de Kyoto, on veut réduire les émissions de gaz à effet de serre et de l'autre, on veut bien faire des affaires avec un scandale environnemental", a fulminé Scott McKay, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'environnement.

Mais au bureau de la ministre Line Beauchamp, on assure que le gouvernement pose au contraire un geste tout à fait conforme avec ses convictions écologiques.

Des entreprises ayant développé des "technologies vertes" participeront à la mission et pourront contribuer à assainir l'exploitation des sables bitumineux, a soutenu M. Leclerc.

"Depuis le début, au gouvernement Charest, on dit qu'il faut allier économie et environnement et c'est l'un des mantras de Mme Beauchamp", a-t-il expliqué.

Au cabinet du ministre du Développement économique, Clément Gignac, il n'a pas été possible de savoir combien d'entreprises spécialisées en "technologie verte" prendront part à la mission.

Toutefois, selon Anne-Sophie Desmeules, attachée de presse du ministre Gignac, une "partie importante" de la délégation d'affaires sera composée de sociétés actives dans le domaine des technologies propres.

D'ordinaire si critique envers les sables bitumineux, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, n'a pas voulu condamner l'initiative de Québec.

Il a cependant dénoncé le traitement fiscal "préférentiel" que réserve, à ses yeux, le gouvernement conservateur à l'exploitation pétrolière. Mais si des entreprises québécoises veulent profiter de la manne, grand bien leur fasse.

"C'est le libre marché", a-t-il fait remarquer.

Plus tranchée, l'organisme Greenpeace a décrié le double discours du gouvernement du Québec.

"Pour le gouvernement Charest, les sables bitumineux, c'est l'ennemi quand ils risquent de pénaliser le Québec. Mais ce n'est pas si mal quand on peut faire de l'argent avec", s'est insurgée Virginie Lambert Ferry, responsable de la campagne Climat-Energie de Greenpeace, dans un communiqué.

1 commentaire:

  1. Comment les élus peuvent-ils croirent que les sables bitumineux soient une bonne affaire pour nos entreprises!? C'est honteux de percevoir un soupcon d'idée verte dans un projet aussi dévastateur que celui-ci. Comme si on pouvait rendre ça écologique par l'apport de "technologies vertes". Nous sommes complètement à la merci de pétrolières qui ne voient que le profit à court et moyen terme. Nous vivons ici dans une région où des artistes et des bâtisseurs veulent aller de l'avant avec des projets peut-être moins lucratifs mais au moins qui sont durables et écologiques. Comment une ministre de l'environnement peut-elle voir positivement une industrie aussi polluante que ça!? Les économistes et les politiciens du pays se doivent d'être plus avant-gardistes que ça!

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