mercredi 14 avril 2010

Pipeline en Montérégie : l'opposition s'amplifie contre l'inversion




source image : Carole Pronovost

Sur la rive, à Saint-Mathias (route 233), non loin de la Marina, cet avertissement, à côté d'installations du pipeline qui de là, s'enfonce sous la rivière Richelieu, vers Saint-Basile-le-Grand. Il y a aussi le même avertissement, côté Saint-Basile (route223), dans un champ, loin de la rivière et de la vue des plaisanciers

Les gens veulent une analyse environnementale du projet Trailbraker
L'opposition s'amplifie contre l'inversion du flux dans l'oléoduc Montréal-Portland
source : Carole Pronovost
Le Journal de Chambly - 13 avril 2010
Actualité > Environnement
Le député bloquiste de Chambly-Borduas, Yves Lessard, a attiré entre 50 et 75 personnes à chacune des trois rencontres d'information qu'il a tenues la semaine dernière sur le projet Trailbraker, et particulièrement sur la portion du projet qui concerne la région de Rouville et de la Vallée-du-Richelieu. La compagnie Montréal Pipe-Lines veut inverser le flux du pétrole dans son pipeline entre Portland et Montréal pour y transporter vers le port américain de Portland du pétrole en provenance de l'Alberta. Toutes les voix qui s'élèvent demandent à Québec et à Ottawa de soumettre le projet à un examen environnemental. C'est ce que la population veut, selon ce qui est exprimé dans ces rencontres et dans les interventions de la Coalition du Corridor de l'oléoduc Montréal-Portland.
Le député Lessard dit avoir remarqué deux éléments importants dans les interventions des gens. «D'une part, ils veulent un examen environnemental par le BAPE (Bureau des audiences publiques en environnement) et d'autre part ils expriment une certaine méfiance envers l'organisme. «Moi je leur dis, par expérience notamment dans le dossier des BPC de Saint-Basile-le-Grand, que la démarche de consultation menée par le BAPE est très utile. Elle contribue à développer une conscience citoyenne et une connaissance du dossier qui permet ensuite de poursuivre la démarche si jamais les recommandations du BAPE ne vont pas dans le sens souhaité.» Outre la disposition des BPC de Saint-Basile, que les citoyens ont réussi à faire transporter pour être détruits ailleurs que chez eux, il donne en exemple la démarche citoyenne des opposants à la vente du mont Orford et celle du barrage de Beauharnois.
Le député et ses invités, les députés bloquistes de Shefford et Brome-Missisquoi et la députée d'Iberville, ont présenté le projet Trailbraker, un projet de la compagnie Enbridge auquel est associée la compagnie Montreal Pipe-Lines. Son pipeline transporterait le pétrole brut provenant de l'Alberta de Montréal à Portland. Le pétrole serait raffiné aux États-Unis pour être ensuite distribué on ne sait où, probablement aux États-Unis et peut-être même au Canada. Pour ce faire, le flux doit être inversé dans le pipeline Montréal-Portland, qui apporte actuellement du pétrole brut de Portland, où il est arrivé par bateau, vers Montréal pour y être raffiné.
Cette intervention sur le pipeline nécessite la construction d'une nouvelle station de pompage à Dunham où Montreal Pipe-Lines a commencé un processus de demandes d'autorisations. Il faudra aussi des modifications à certaines autres stations, dont celles de Saint-Césaire. Cela inquiète les députés, les environnementalistes et la population du corridor de l'oléoduc. Les craintes proviennent de l'inversion elle-même du flux, de possibles changements du débit, du type de pétrole brut transporté et surtout, de l'âge du pipeline construit en 1951.
La compagnie reproche aux députés de ne pas lui demander d'information et de faire de la politique en transmettant des informations erronées. Le député Lessard répond à cela que c'est un compliment de se faire dire qu'ils font de la politique, puisqu'ils sont élus pour ça et pour prendre la défense de la population. Il ajoute qu'il ne servirait à rien de rencontrer la compagnie pour obtenir de l'information dont ils disposent déjà.
Le député reproche à la compagnie de manquer de transparence et de ne pas respecter la population en refusant de soumettre son projet au BAPE. «C'est le seul lieu reconnu au Québec pour réaliser un examen environnemental du projet et ainsi respecter le caractère d'acceptabilité que la population est en droit d'obtenir. Les gens se sont montrés étonnés qu'une telle étude ne soit pas exigée de facto pour un tel projet», explique M. Lessard.
Outre le BAPE au Québec, le projet doit obtenir l'autorisation de l'Office national de l'énergie du Canada qui a juridiction sur le renversement du débit.
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