source photo : Le Pipeline-1941-Office National du Film-Canada
Une réseau de pipeline entre Portland et Montréal depuis 1941
Aux origines politique et éconmique du projet en 1941
Le 1er août 1941 était inauguré à Highwater, dans le canton de Potton, la jonction officielle d'un nouveau pipeline reliant le port de Portland à Montréal. Cependant, c'est seulement le dimanche 16 novembre 1941, à 16h43 précisement, que le pétrole arrivait dans les raffineries industrielles de l'Imperial Oil of Canada à l'Est de la métropole. L'objectif principal de ce premier projet de pipeline construit entre les États-Unis et le Canada Britannique était d'assurer un approvisionnement en ressource énergétique de la Province de Québec et d'une partie de l'Est canadien. Entré en guerre contre l'Allemagne Nazie en septembre 1939, le Canada ne pouvait plus assurer la sécurité des navires marchands dans l'embouchure du fleuve St-Laurent, sous contrôle des sous-marins allemands, les fameux U-Boot.
En second lieu, la froideur de l'Hiver et la problématique des glaces dans le St-Laurent rendaient de plus en plus périlleux l'approvisionnement en pétrole des raffineries de Montréal «qui fonctionnent au service du peuple canadien pour garantir sa liberté et sa démocratie», comme le rappelait le Premier Ministre du Canada MacKenzie King. Le but politique de ce projet est avant tout d'assurer la sécurité énergétique de l'Est du Canada pour faire fonctionner toutes les industries productives du pays.
Les premiers travaux de construction
Dès la fin du printemps, des travaux sont mis en oeuvre pour installer un oléoduc de 12 pouces (324 mm) de diamètre extérieur au départ de Portland. De nombreuses excavations de sols agricoles ont demandés de nombreux contrats de location donnant un droit acquis sur l'ensemble du tronçon. Les travaux forestiers dans les montagnes du Vermont et des monts Sutton ont demandés l'utilisation de machines puissantes pour arracher, broyer et creuser les forêts sauvages. Une tranchée profonde de trois pieds (1 mètre) a été creusée pour enterrer le tuyau, nécessitant de nombreux dynamitages et parfois un pliage par force du tuyau lui-même. L'ensemble des tubes ont été soudés par soudure autogène et enduit de goudron pour garder une étanchéité, lors de leur immersion dans la rivière Richelieu et le fleuve St-Laurent. Une archive filmée de cette construction historique est conservée à l'Office National du Film canadien.
Les propriétaires du projet Portland-Montréal
En 1941, les gouvernements canadiens et américains passent un accord énergétique, mais les travaux sont financés et commandés par la Imperial Oil of Canada et la Standard Oil New Jersey Company pour fournir les raffineries montréalaises contrôlés par Shell Oil Company, McCallFontana Oil company et la British-American Oil Company. Parallèlement, deux compagnies ont été créées pour la gestion technique du pipeline, soit la Portland Pipeline Company côté américain et la Pipe-Lines Montréal Limited, qui deviendront la Portland-Montréal Pipe-Lines Company (PMPL).
Après la guerre en 1946, la Standard Oil of New Jersey vendait ses filiales de Portland et Montréal Pipe-Lines aux quatre grandes compagnies pétrolières propriétaires des raffineries de Montréal. Selon les archives de l'ONÉ, Pipe-Lines Montréal Ltée, qui était sous juridiction de la Commission des transports du Canada de 1941 à 1959, passe sous la nouvelle juridiction de l'Office national de l'énergie (ONÉ), avec un nouveau certificat d'utilité publique numéro OC-5, émis en date du 29 février 1960. Depuis cette date Portland-Montréal Pipe-Lines (PMPL) est responsable des trois oléoducs qui traversent aujourd'hui le Québec, Le Vermont, Le New Hampshire, et le Maine.
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sources historiques et documentaires:
Office National de l'Énergie, Canada
Office National du Film, Canada
Raymond-Casco Historical heritage Society Maine US
Portland-Montréal Pipe-Lines
par Laurent Busseau
Une réseau de pipeline entre Portland et Montréal depuis 1941
Le mot pipeline est un terme anglo-saxon venant du Latin pipa pour tuyau et linea pour ligne. Le nom français oléoduc désigne un conduit pétrolier, venant aussi du Latin oleo signifiant huile et ducere pour conduire. Depuis 1941, trois oléoducs pétroliers ont été construits pour assurer le transport de pétrole brut et l'approvisionnement énergétique par voie terrestre depuis Portland dans le Maine (USA) vers Montréal au Québec. En 2010, le réseau de canalisation entre le port de Portland et les raffineries à l'Est de Montréal se compose de trois tuyaux d'âges et de mise en fonction différents. Il également existe cinq stations de pompage sur tout le réseau depuis 1941, dont deux au Québec qui sont toujours en fonction à Highwater et à Saint-Césaire.
Une première canalisation de 324 mm de diamètre, soit 12 pouces, a été construite en 1941 puis mise hors service et laissée en place dans le sol en 1984. Une seconde canalisation de 457 mm, soit 18 pouces, a été construite en 1950. elle est mise hors service en 1986, puis convertie pour l'exportation de gaz naturel en 1987 vers Portland. Finalement elle est à nouveau reconvertie et inversée pour le transport de pétrole brut vers Montréal en 1999. Un nouveau projet d'inversion est prévu pour faire passer du pétrole bitumineux de l'Alberta vers Portland, grâce à la construction d'une nouvelle station de pompage à Dunham. Enfin la dernière canalisation de 610 mm, soit 24 pouces, construite en 1965 et toujours exploitée pour le transport de pétrole brut de Portland vers Montréal.
Une première canalisation de 324 mm de diamètre, soit 12 pouces, a été construite en 1941 puis mise hors service et laissée en place dans le sol en 1984. Une seconde canalisation de 457 mm, soit 18 pouces, a été construite en 1950. elle est mise hors service en 1986, puis convertie pour l'exportation de gaz naturel en 1987 vers Portland. Finalement elle est à nouveau reconvertie et inversée pour le transport de pétrole brut vers Montréal en 1999. Un nouveau projet d'inversion est prévu pour faire passer du pétrole bitumineux de l'Alberta vers Portland, grâce à la construction d'une nouvelle station de pompage à Dunham. Enfin la dernière canalisation de 610 mm, soit 24 pouces, construite en 1965 et toujours exploitée pour le transport de pétrole brut de Portland vers Montréal.
Aux origines politique et éconmique du projet en 1941
Le 1er août 1941 était inauguré à Highwater, dans le canton de Potton, la jonction officielle d'un nouveau pipeline reliant le port de Portland à Montréal. Cependant, c'est seulement le dimanche 16 novembre 1941, à 16h43 précisement, que le pétrole arrivait dans les raffineries industrielles de l'Imperial Oil of Canada à l'Est de la métropole. L'objectif principal de ce premier projet de pipeline construit entre les États-Unis et le Canada Britannique était d'assurer un approvisionnement en ressource énergétique de la Province de Québec et d'une partie de l'Est canadien. Entré en guerre contre l'Allemagne Nazie en septembre 1939, le Canada ne pouvait plus assurer la sécurité des navires marchands dans l'embouchure du fleuve St-Laurent, sous contrôle des sous-marins allemands, les fameux U-Boot.
En second lieu, la froideur de l'Hiver et la problématique des glaces dans le St-Laurent rendaient de plus en plus périlleux l'approvisionnement en pétrole des raffineries de Montréal «qui fonctionnent au service du peuple canadien pour garantir sa liberté et sa démocratie», comme le rappelait le Premier Ministre du Canada MacKenzie King. Le but politique de ce projet est avant tout d'assurer la sécurité énergétique de l'Est du Canada pour faire fonctionner toutes les industries productives du pays.
Les premiers travaux de construction
Dès la fin du printemps, des travaux sont mis en oeuvre pour installer un oléoduc de 12 pouces (324 mm) de diamètre extérieur au départ de Portland. De nombreuses excavations de sols agricoles ont demandés de nombreux contrats de location donnant un droit acquis sur l'ensemble du tronçon. Les travaux forestiers dans les montagnes du Vermont et des monts Sutton ont demandés l'utilisation de machines puissantes pour arracher, broyer et creuser les forêts sauvages. Une tranchée profonde de trois pieds (1 mètre) a été creusée pour enterrer le tuyau, nécessitant de nombreux dynamitages et parfois un pliage par force du tuyau lui-même. L'ensemble des tubes ont été soudés par soudure autogène et enduit de goudron pour garder une étanchéité, lors de leur immersion dans la rivière Richelieu et le fleuve St-Laurent. Une archive filmée de cette construction historique est conservée à l'Office National du Film canadien.
Les propriétaires du projet Portland-Montréal
En 1941, les gouvernements canadiens et américains passent un accord énergétique, mais les travaux sont financés et commandés par la Imperial Oil of Canada et la Standard Oil New Jersey Company pour fournir les raffineries montréalaises contrôlés par Shell Oil Company, McCallFontana Oil company et la British-American Oil Company. Parallèlement, deux compagnies ont été créées pour la gestion technique du pipeline, soit la Portland Pipeline Company côté américain et la Pipe-Lines Montréal Limited, qui deviendront la Portland-Montréal Pipe-Lines Company (PMPL).
Après la guerre en 1946, la Standard Oil of New Jersey vendait ses filiales de Portland et Montréal Pipe-Lines aux quatre grandes compagnies pétrolières propriétaires des raffineries de Montréal. Selon les archives de l'ONÉ, Pipe-Lines Montréal Ltée, qui était sous juridiction de la Commission des transports du Canada de 1941 à 1959, passe sous la nouvelle juridiction de l'Office national de l'énergie (ONÉ), avec un nouveau certificat d'utilité publique numéro OC-5, émis en date du 29 février 1960. Depuis cette date Portland-Montréal Pipe-Lines (PMPL) est responsable des trois oléoducs qui traversent aujourd'hui le Québec, Le Vermont, Le New Hampshire, et le Maine.
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sources historiques et documentaires:
Office National de l'Énergie, Canada
Office National du Film, Canada
Raymond-Casco Historical heritage Society Maine US
Portland-Montréal Pipe-Lines
Merci pour toutes ces précisions et détails techniques sur l'implantation de ce pipeline, une vraie bombe a retardement...
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