mercredi 14 avril 2010

Sables bitumineux: Ottawa poursuivi pour son laisser-faire

(Source: Radio-Canada) Des groupes écologistes nord-américains et des citoyens veulent se servir de l'ALENA pour contraindre le gouvernement canadien à appliquer ses lois environnementales à l'exploitation des sables bitumineux.
Des groupes environnementaux et des citoyens, en guerre contre le gouvernement canadien pour sa gestion des sables bitumineux, ont déposé mercredi une poursuite contre Ottawa en vertu de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
Selon l'accord, signé en 1994, les pays membres n'ont pas le droit de subventionner ou d'aider leurs industries, puisque cela constitue une concurrence déloyale. Ainsi, selon les environnementalistes, si le Canada ne contraint pas les pétrolières albertaines à appliquer ses lois environnementales, il enfreint l'accord.
La Loi sur les pêches du Canada, indiquent-ils dans la poursuite, « interdit le rejet de substances nocives » dans les eaux des poissons. Or, c'est ce que font les compagnies qui exploitent les sables bitumineux, croit Environmental Defence Canada.
Le groupe écologiste affirme que les bassins de décantation, où sont envoyées les eaux usées qui servent à l'extraction du pétrole, laissent fuir 4 milliards de litres par année. Cette eau contient des métaux lourds et plusieurs produits toxiques.
La poursuite déposée mercredi cible particulièrement des bassins de décantation, situés dans le nord-est de l'Alberta, d'une superficie totale de 130 kilomètres carrés. Ceux-ci contiendraient 720 milliards de litres d'eau souillée.
Des appuis américain et mexicain à trouver
Pour que les charges soient retenues, elles doivent être appuyées par deux des trois pays membres de l'ALENA. Puisque le Canada a toutes les chances de s'opposer, les environnementalistes espèrent que les États-Unis et le Mexique se rallieront à leur cause.
Les environnementalistes devraient être fixés d'ici quelques mois. Si le processus va de l'avant, cela pourrait prendre jusqu'à trois ans avant qu'une décision soit rendue.
Matt Price, d'Environmental Defence Canada, est conscient qu'il n'y a aucun précédent du genre. Il estime toutefois que cette action aura au moins le mérite d'embarrasser le gouvernement canadien devant ses vis-à-vis américain et mexicain.
Un des citoyens derrière la poursuite réside dans le village de Fort Chipewyan, en bordure de la rivière Athabasca, qui aurait été contaminée par les eaux résiduelles des sables bitumineux, selon les environnementalistes. Cette communauté est située à 260 kilomètres au nord de Fort McMurray, un important site d'extraction du pétrole.
Un rapport, commandé par le gouvernement albertain et publié en 2009, montre un taux anormalement élevé de cancer dans cette région.
Le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, soutient que rien ne prouve que les bassins de décantation fuient dans la rivière, mais a promis d'étudier la situation de plus près.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Reuters

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