Chine: la marée noire minimisée
30/07/2010 | Mise à jour : 16:21
Quelque 60.000 tonnes de pétrole pourraient avoir été déversées dans la mer Jaune au nord-est de la Chine après l'explosion de deux oléoducs dans le port de Dalian le 16 juillet, estime Greenpeace.
Selon le gouvernement chinois, 1.500 tonnes de pétrole se sont déversées et les opérations de nettoyage se sont terminées hier. Mais le groupe de défense de l'environnement met en doute ces informations.
"C'est habituel pour les gouvernements et les compagnies pétrolières de minimiser l'ampleur des marées noires et l'impact environnemental d'une fuite de pétrole ou chimique et d'amplifier l'impact de leur réaction", a dit aujourd'hui Richard Steiner, un expert en marée noire de l'Université d'Alaska invité par Greenpeace pour mener des enquêtes dans la zone. "Il s'agit d'une très grande marée noire et je ne peux pas m'empêcher de croire que le gouvernement en ait conscience."
Yang Aillun, responsable de la campagne sur le climat de Greenpeace, a indiqué que les valves n'avaient pas été scellées avant le 22 juillet. Greenpeace a en outre appris que des ouvriers avaient été obligés de déverser de grandes quantités de pétrole dans la mer pour éviter que l'incendie ne s'étende à un réservoir de diméthylbenzène situé à proximité. Ni les autorités ni PetroChina, qui exploite deux raffineries de Dalian, n'ont été en mesure de confirmer ou de démentir ces informations.
La marée noire qui souille le port de Dalian dans le Nord-Est de la Chine s'étend désormais sur une surface de près de 430 km2. Selon la télévision chinoise, quelque 1500 tonnes de pétrole se seraient déversées dans la Mer jaune, souillant des kilomètres de plages qui ont été fermées au public. Le port de Dalian est un centre pétrolier stratégique pour la Chine.
Pourtant la sécurité n'y est pas optimale et l'explosion la semaine dernière de deux oléoducs servant au déchargement d'un tanker n'est pas vraiment une surprise.
Le National business Daily a récemment révélé que la société en charge du site où s'est produite la catastrophe a été prévenue dès le mois d'avril que le risque d'explosion et d'incendie était très sérieux sur ses installations. En cause, une mauvaise ventilation, des fuites potentielles et une haute teneur en souffre du pétrole importé d'Arabie saoudite. Un autre quotidien, le South China Morning Post a pour sa part révélé que les réservoirs concernés par l'explosion sont sur la liste noire de l'agence chinoise de protection de l'environnement.
Autant d'avertissements qui sont restés vains.
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