Pipeline Keystone - Le débat tire à sa fin
La sécurité de l'approvisionnement énergétique des États-Unis l'emportera-t-elle sur les risques environnementaux?
source web :http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/320396/pipeline-keystone-le-debat-tire-a-sa-fin
Le gouvernement américain doit décider sous peu s'il donnera le feu vert à un projet de pipeline qui permettrait de transporter du pétrole des sables bitumineux albertains jusqu'à Houston, au Texas. Divers experts en politiques énergétiques viennent d'ailleurs de plaider en faveur du projet devant la Chambre des représentants, tandis que les opposants répètent que les risques environnementaux sont beaucoup trop importants pour aller de l'avant.
Le projet Keystone XL, mené par TransCanada, consisterait à installer sous terre pas moins de 3200 kilomètres de pipeline à travers une partie du territoire de l'Alberta et six États américains. Ce tuyau de 91 centimètres permettrait de transporter 500 000 barils de brut par jour. Sans oublier que la construction — au coût de sept milliards de dollars — générerait des milliers d'emplois en sol américain.
Le tracé actuel prévoit que le pipeline passerait au travers de la nappe aquifère d'Ogallala, qui s'étend sous une partie du Nebraska, du Dakota du Sud, du Colorado, du Kansas, de l'Oklahoma, du Nouveau-Mexique et du Texas. Cette source d'eau est vitale pour plus de deux millions de citoyens et pour le tiers de l'agriculture américaine.
Selon l'argumentaire répété par les experts des questions énergétiques qui ont témoigné hier à la Chambre des représentants, plusieurs raisons militent en faveur du lancement de ce projet censé être terminé en 2013. «L'approbation immédiate du projet Keystone revêt une importance de plus en plus grande étant donné la baisse de la production au Venezuela et au Mexique, la volatilité considérable au Moyen-Orient, la hausse des prix du pétrole et les contraintes grandissantes liées au fait de transporter efficacement le pétrole brut vers les principales raffineries se trouvant au milieu du continent et sur la côte du golfe du Mexique», a résumé le président d'Energy Policy Research Foundation, Lucian Pugliaresi.
Des propos qui vont dans le sens de ce qu'affirmaient récemment des sénateurs républicains et démocrates qui ont demandé à la secrétaire d'État Hillary Clinton de boucler rapidement les études environnementales afin de lancer les travaux. Selon eux, le très polluant pétrole albertain représente avant tout un approvisionnement fiable. «Les Américains souhaitent que les États-Unis comptent sur des pays comme le Canada, qui sont des alliés stables, afin de les aider à répondre à leurs besoins en énergie», ont souligné les élus dans une lettre adressée à Mme Clinton. Le Canada compte déjà pour 23 % des importations d'or noir américaines.
L'influent New York Times a toutefois appelé dimanche Washington à dire non à Keystone en soulignant que «les risques environnementaux sont trop élevés». Non seulement les sables bitumineux produisent d'énormes quantités de gaz à effet de serre, mais le pipeline représente une menace importante pour l'aquifère qu'il traversera. Qui plus est, le quotidien estime que le réseau actuel bénéficie d'une capacité de transport suffisante. Une cinquantaine de membres de la Chambre, 11 sénateurs et plusieurs groupes écologistes ont aussi signifié leur opposition au projet. Plusieurs déversements importants impliquant des pipelines sont survenus aux États-Unis au cours des dernières années.
Le projet Keystone XL, mené par TransCanada, consisterait à installer sous terre pas moins de 3200 kilomètres de pipeline à travers une partie du territoire de l'Alberta et six États américains. Ce tuyau de 91 centimètres permettrait de transporter 500 000 barils de brut par jour. Sans oublier que la construction — au coût de sept milliards de dollars — générerait des milliers d'emplois en sol américain.
Le tracé actuel prévoit que le pipeline passerait au travers de la nappe aquifère d'Ogallala, qui s'étend sous une partie du Nebraska, du Dakota du Sud, du Colorado, du Kansas, de l'Oklahoma, du Nouveau-Mexique et du Texas. Cette source d'eau est vitale pour plus de deux millions de citoyens et pour le tiers de l'agriculture américaine.
Selon l'argumentaire répété par les experts des questions énergétiques qui ont témoigné hier à la Chambre des représentants, plusieurs raisons militent en faveur du lancement de ce projet censé être terminé en 2013. «L'approbation immédiate du projet Keystone revêt une importance de plus en plus grande étant donné la baisse de la production au Venezuela et au Mexique, la volatilité considérable au Moyen-Orient, la hausse des prix du pétrole et les contraintes grandissantes liées au fait de transporter efficacement le pétrole brut vers les principales raffineries se trouvant au milieu du continent et sur la côte du golfe du Mexique», a résumé le président d'Energy Policy Research Foundation, Lucian Pugliaresi.
Des propos qui vont dans le sens de ce qu'affirmaient récemment des sénateurs républicains et démocrates qui ont demandé à la secrétaire d'État Hillary Clinton de boucler rapidement les études environnementales afin de lancer les travaux. Selon eux, le très polluant pétrole albertain représente avant tout un approvisionnement fiable. «Les Américains souhaitent que les États-Unis comptent sur des pays comme le Canada, qui sont des alliés stables, afin de les aider à répondre à leurs besoins en énergie», ont souligné les élus dans une lettre adressée à Mme Clinton. Le Canada compte déjà pour 23 % des importations d'or noir américaines.
L'influent New York Times a toutefois appelé dimanche Washington à dire non à Keystone en soulignant que «les risques environnementaux sont trop élevés». Non seulement les sables bitumineux produisent d'énormes quantités de gaz à effet de serre, mais le pipeline représente une menace importante pour l'aquifère qu'il traversera. Qui plus est, le quotidien estime que le réseau actuel bénéficie d'une capacité de transport suffisante. Une cinquantaine de membres de la Chambre, 11 sénateurs et plusieurs groupes écologistes ont aussi signifié leur opposition au projet. Plusieurs déversements importants impliquant des pipelines sont survenus aux États-Unis au cours des dernières années.
Contre un pipeline entre l'Alberta et Houston
L'exploitation des très polluants sables bitumineux de l'Ouest canadien est à nouveau contestée. Cette fois, une coalition de groupes opposés à l'extraction de ce «pétrole sale» vient de lancer une campagne publicitaire pour tenter de convaincre le président américain de rejeter le projet d'un pipeline qui permettrait d'amener du pétrole albertain jusqu'à Houston.
La campagne en question se base essentiellement sur un clip vidéo qui souligne que si le président Obama n’a pas été en mesure d’empêcher la récente catastrophe environnementale dans le golfe du Mexique, il peut encore stopper «le prochain désastre pétrolier».
Ce désastre, selon les écologistes, c’est la construction d’un pipeline par l’entreprise TransCanada, le projet Keystone XL. Celui-ci s’étendrait sur plus de 3200 kilomètres à travers le territoire américain, ce qui permettrait de transporter quotidiennement l’équivalent de 500 000 barils de brut. Il fait partie d’un plus vaste projet qui totalise pas moins de 6000 kilomètres de tuyaux et qui ouvrira la porte à des exportations de pas moins de 1,1 million de barils par jour. De quoi aider les Américains à moins dépendre du pétrole en provenance du Venezuela ou du Moyen-Orient, ce que souhaite Washington.
Selon le tracé prévu, le pipeline devrait passer au travers de la nappe aquifère d’Ogallala, qui s’étend sous une partie du Nebraska, du Dakota du Sud, du Colorado, du Kansas, de l’Oklahoma, du Nouveau-Mexique et du Texas. Cette source d’eau est essentielle pour deux millions de citoyens et pour le tiers de l’agriculture américaine.
Bref, il y a de quoi alimenter l’opposition au projet. Il y a quelques mois, le président de la commission de l’énergie à la Chambre des représentants, Henry Waxman, avait dénoncé le projet. «Il va accentuer notre dépendance vis-à-vis de l’une des sources de carburants les plus sales actuellement disponibles», avait-il affirmé dans une lettre envoyée à la secrétaire d’État, Hillary Clinton. Une cinquantaine de membres de la Chambre et 11 sénateurs ont aussi signifié leur opposition au pipeline de TransCanada.
«Ce pipeline menace la sécurité de notre approvisionnement en eau, notre sécurité alimentaire et la sécurité de notre climat, a fait valoir hier Kate Colarulli, du Sierra Club, membre de la nouvelle campagne. La décision qui sera prise est donc un test pour savoir si l’administration Obama tiendra sa promesse de mettre fin à notre dépendance au pétrole et de conduire l’Amérique vers une économie plus respectueuse de l’environnement.»
«C’est plutôt ironique que les États-Unis étudient la possibilité de permettre l’expansion des sales et risqués sables bitumineux alors qu’ils font la promotion de l’énergie propre dans le cadre des négociations internationales sur le climat, a souligné pour sa part Susan Casey-Lefkowitz, du Natural Resources Defense Council. Puisque nous avons des preuves que le Canada tente de miner les efforts américains en faveur de l’énergie propre, nous avons besoin d’envoyer un message clair au président pour lui signifier que les sables bitumineux ne sont pas compatibles avec un avenir basé sur les énergies propres.»
Ces preuves, selon les écologistes, se sont des documents obtenus par l’Institut Pembina et qui démontreraient que le Canada, en partenariat avec l’industrie pétrolière, travaillerait à réduire les prétentions américaines en matière de réduction des gaz à effet de serre.
Chose certaine, selon des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, le gouvernement conservateur joue à fond la carte de la création d’emplois au sud de la frontière afin de vendre l’or noir canadien aux États-Unis.
En mai dernier, le ministre des Ressources naturelles, Christian Paradis, a plaidé en faveur des sables bitumineux en faisant valoir les impacts positifs de ceux-ci pour une économie américaine qui a bien besoin de bonnes nouvelles. Il a ainsi cité les prévisions de l’Institut de recherche de l’énergie du Canada selon lesquelles l’exploitation des sables bitumineux en Alberta permettra de créer 14 000 emplois dans l’État de l’Illinois et 342 000 emplois dans l’ensemble des États-Unis dans les cinq prochaines années.
La campagne en question se base essentiellement sur un clip vidéo qui souligne que si le président Obama n’a pas été en mesure d’empêcher la récente catastrophe environnementale dans le golfe du Mexique, il peut encore stopper «le prochain désastre pétrolier».
Ce désastre, selon les écologistes, c’est la construction d’un pipeline par l’entreprise TransCanada, le projet Keystone XL. Celui-ci s’étendrait sur plus de 3200 kilomètres à travers le territoire américain, ce qui permettrait de transporter quotidiennement l’équivalent de 500 000 barils de brut. Il fait partie d’un plus vaste projet qui totalise pas moins de 6000 kilomètres de tuyaux et qui ouvrira la porte à des exportations de pas moins de 1,1 million de barils par jour. De quoi aider les Américains à moins dépendre du pétrole en provenance du Venezuela ou du Moyen-Orient, ce que souhaite Washington.
Selon le tracé prévu, le pipeline devrait passer au travers de la nappe aquifère d’Ogallala, qui s’étend sous une partie du Nebraska, du Dakota du Sud, du Colorado, du Kansas, de l’Oklahoma, du Nouveau-Mexique et du Texas. Cette source d’eau est essentielle pour deux millions de citoyens et pour le tiers de l’agriculture américaine.
Bref, il y a de quoi alimenter l’opposition au projet. Il y a quelques mois, le président de la commission de l’énergie à la Chambre des représentants, Henry Waxman, avait dénoncé le projet. «Il va accentuer notre dépendance vis-à-vis de l’une des sources de carburants les plus sales actuellement disponibles», avait-il affirmé dans une lettre envoyée à la secrétaire d’État, Hillary Clinton. Une cinquantaine de membres de la Chambre et 11 sénateurs ont aussi signifié leur opposition au pipeline de TransCanada.
«Ce pipeline menace la sécurité de notre approvisionnement en eau, notre sécurité alimentaire et la sécurité de notre climat, a fait valoir hier Kate Colarulli, du Sierra Club, membre de la nouvelle campagne. La décision qui sera prise est donc un test pour savoir si l’administration Obama tiendra sa promesse de mettre fin à notre dépendance au pétrole et de conduire l’Amérique vers une économie plus respectueuse de l’environnement.»
«C’est plutôt ironique que les États-Unis étudient la possibilité de permettre l’expansion des sales et risqués sables bitumineux alors qu’ils font la promotion de l’énergie propre dans le cadre des négociations internationales sur le climat, a souligné pour sa part Susan Casey-Lefkowitz, du Natural Resources Defense Council. Puisque nous avons des preuves que le Canada tente de miner les efforts américains en faveur de l’énergie propre, nous avons besoin d’envoyer un message clair au président pour lui signifier que les sables bitumineux ne sont pas compatibles avec un avenir basé sur les énergies propres.»
Ces preuves, selon les écologistes, se sont des documents obtenus par l’Institut Pembina et qui démontreraient que le Canada, en partenariat avec l’industrie pétrolière, travaillerait à réduire les prétentions américaines en matière de réduction des gaz à effet de serre.
Chose certaine, selon des documents obtenus par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, le gouvernement conservateur joue à fond la carte de la création d’emplois au sud de la frontière afin de vendre l’or noir canadien aux États-Unis.
En mai dernier, le ministre des Ressources naturelles, Christian Paradis, a plaidé en faveur des sables bitumineux en faisant valoir les impacts positifs de ceux-ci pour une économie américaine qui a bien besoin de bonnes nouvelles. Il a ainsi cité les prévisions de l’Institut de recherche de l’énergie du Canada selon lesquelles l’exploitation des sables bitumineux en Alberta permettra de créer 14 000 emplois dans l’État de l’Illinois et 342 000 emplois dans l’ensemble des États-Unis dans les cinq prochaines années.
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