lundi 26 juillet 2010

Rappel dossier d'un oléoduc en Alaska qui perd 220 000 litres

USA-Alaska 2006: une pollution suite à rupture d'un oléoduc

Oleoducalaska_1La rupture d'un oléoduc au nord du cercle polaire en Alaska a provoqué la fuite d'au moins 220.000 litres de brut dans la toundra, l'une des pires pollutions jamais vues dans cet Etat. La fuite sur une conduite du champ pétrolier de Prudhoe Bay, le plus important gisement des USA à 1.000 km de la ville d'Anchorage et en bordure de la mer de Beaufort serait due à la corrosion. L'oléoduc a été fermé et réparé. Des opérations de nettoyage sont en cours.

Le volume exacte des quantités répandues n'est pas encore connue mais actuellement 1.395 barils de liquides ont été récupérés, principalement du brut mélangé à la neige. Cette quantité correspond à environ 120.000 litres.

En 1960, les compagnies pétrolières explorèrent pour la première fois la zone qui entoure la mer de Beaufort, au nord de l’Alaska. En 1968, on estimait qu’elle équivalait à 25 % de réserves avérées de pétrole brut des USA et 10 % de leurs réserves de gaz.Avec la hausse du prix des hydrocarbures, il devenait rentable de creuser des puits coûteux et d’y brancher les conduites d’évacuation nécessaires.

Beaucoup de craintes qu’exprimaient les défenseurs de l’environnement se sont révélées sans objet. Mais, en 1989, le pétrolier Exxon Valdez, échoué dans le détroit du Prince-William et répandant 11 millions de barils de pétrole dans les eaux de l’Océan, a montré que les risques étaient réels. Or l’exploration des plates-formes continentales de l’océan Arctique pourrait au cours des prochaines décennies faire du Grand Nord l’une des principales régions productrices d’hydrocarbures du monde.

1 – Etendue de la pollution

La fuite a été découverte le 2 mars par un employé de British Petroleum (BP). Les opérations de nettoyage s'effectuent par des températures inférieures à moins 30 degrés Celsius.

La pollution s'étend sur 0,77 hectare de toundra couverte de neige, au bout d'un lac gelé. La pire fuite dans la région du nord de l'Alaska s'était produite en 1989, lorsque 127.500 litres d'hydrocarbures s'étaient répandus. La même année, le pétrolier Exxon Valdez s'était échoué sur la côte sud de l'Etat américain arctique, provoquant l'une des pires marées noires de l'Histoire: 41,8 millions de litres.

2 – Le potentiel de l'oléoduc Transalaska

Long de 1 270 km, l'oléoduc Transalaska relie la côte arctique à la côte occidentale de l'Alaska. Chaque jour, 1.7 million de barils de mazout brut sont ainsi expédiés entre Prudhoe Bay, sur la côte nord de l'Alaska, et le port de Valdez, 800 milles plus au sud. Dans le port ouvert à l'année parce que libre de glace, le mazout est transféré sur des pétroliers pour être expédié encore plus au sud vers la Côte Ouest des États Unis. En 1974, le coût de construction de cet oléoduc se chiffrait entre 8 et 9 $US milliards et serait encore plus élevé aujourd'hui. L'environnement de l'Alaska ne peut cependant pas soutenir de raffineries. Ainsi, une partie du mazout expédié dans le sud pour y être raffiné est ensuite retournée sous forme de pétrole.

3 – Forages pétroliers en Alaska : enjeu et risque de pollution

Tentant depuis plus de deux décennies de lancer l’exploitation pétrolière dans la Réserve nationale de l’Arctique, les États-Unis ont finalement décidé de “se rabattre” sur l’Alaska. Même si l’administration Clinton en 1998 avait empêché l’exploitation pétrolière de cet écosystème fragile, le gouvernement Bush a décidé de passer outre cette décision et de permettre l’exploitation pétrolière sur près d’un demi million d’acres de ce territoire.

Les opposants au projet affirment que l’exploitation, le trafic aérien et la construction d’un oléoduc nuiront grandement à la faune de cette région. Mais contrairement aux terres convoitées en Arctique qui ont le titre de réserve naturelle, le gouvernement américain peut permettre l’exploitation de cette région sans l’aval du Sénat.

Le 21 décembre 2005, le Sénat américain avait bloqué de justesse le projet d’exploitation pétrolière de la Réserve nationale de l’Arctique approuvé fortement la veille par la Chambre des représentants. Le débat avait été mis à l'ordre du jour après les ouragans Katrina et Rita : les installations pétrolières texanes alors dévastées, le représentant républicain du Texas Joe Barton avait proposé d'autoriser le forage du pétrole en Alaska et sur les côtes d'autres Etats pour subvenir aux besoins pétroliers des Etats-Unis. Menés par le sénateur de l’Alaska, Ted Stevens, les travaux de forage devaient inclure un financement de l’ordre de 453 milliards de dollars US pour les sinistrés des ouragans du sud des États-Unis et pour les militaires en Irak, la mesure ayant pour objectif global affiché de réduire les dépenses gouvernementales 2006-2010.

Les partisans de ce volet budgétaire avaient alors affirmé que l'exploitation de pétrole en Alaska, permettrait de réduire la dépendance énergétique des Etats-Unis et de créer des emplois. Les détracteurs estimaient, quant à eux, que la quantité de pétrole exploitable sur le site était trop faible pour faire baisser les prix de l'essence de façon significative, et considéraient que les dégâts causés par les ouragans étaient exploités en vue de mieux faire adopter la législation.

Les réserves du territoire protégé de l’Arctique sont estimées à 10,4 milliards de barils. Cette réserve n'aurait permis de satisfaire à la demande pétrolière américaine pour une maigre période de seize mois. Le territoire donné pour l’exploitation pétrolière en Alaska comptant seulement sur une réserve de 1,5 milliard de barils, la région ne réussirait même pas à alimenter les États-Unis en pétrole pendant plus de trois mois.

Les opposants estimaient également que le forage nuirait aux espèces animales de la réserve faunique nationale, peuplée notamment d'oiseaux migrateurs, d'ours polaires et de caribous. Le ministre canadien de l'Environnement, Stéphane Dion, faisait remarquer en novembre 2005, que: «Penser au court terme n'est pas la solution. Protéger les écosystèmes, protéger la biodiversité devrait plus que jamais être une priorité.» Depuis plus d’une quinzaine d’années, la position canadienne sur le dossier est claire. En décembre dernier, Paul Martin a d’ailleurs réitéré au président Bush fils que le Canada est contre toute exploitation dans ces territoires.

4 – Le réchauffement climatique : élément “positif” pour le trafic maritime ...

Selon le Groupe International d'Experts sur le Climat de l’ONU, l’Arctique est la région du monde qui se réchauffe le plus rapidement, soit deux fois plus rapidement que partout ailleurs. À cause de ce réchauffement climatique planétaire, une voie navigable reliant l’Occident à l’Orient commence à être envisagée dans cette région. À titre comparatif, le trajet Londres-Tokyo serait réduit à 16 000 km par rapport à 21 000 km par le canal de Suez et 23 000 km par celui de Panama, en passant par cette voie.

D'ici une trentaine d'années, la banquise d'été devrait avoir tellement fondu que peut-être même des navires non spécifiquement conçus pour l'Arctique devraient être capables de franchir le passage du Nord-Ouest. 20 à 30 navires franchiraient déjà le passage chaque été.

En 1986, le Canada avait proclamé sa souveraineté sur les eaux intérieures de l’Arctique, mais tant les États-Unis que l’Union européenne et le Japon n’ont jamais reconnu cette proclamation soutenant qu’il s’agit d’eaux internationales.

La frontière maritime et du plateau continental entre le Canada et les États-Unis n'est pas encore délimitée, ce qui risque d’entraîner des enjeux importants puisque la mer de Beaufort, aux limites des territoires du Yukon et de l’Alaska, est très riche en gaz et pétrole.

source info :http://www.leblogfinance.com/2006/03/usa-pollution-p.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire